On reconnait parfois la valeur d'une série au pincement au coeur qui nous surprend au moment de lui dire adieu. Fais pas ci, fais pas ça ne déroge pas à la règle. 2007 début laborieux de la série, 2017 clap de fin, 2027 plongée attendrissante et mélancolique de l'intrigue dans le futur des familles Bouley et Lepic. Je ne voulais tellement pas les quitter que j'ai ensuite regardé le documentaire consacré à la série. Les créateurs ont eu le mérite de ne pas faire la saison de trop. Hormis le premier épisode raté, la sortie a été bien orchestrée. Bien sûr qu'il y a eu quelques épisodes à oublier durant les neuf saisons, notamment les escapades en Guadeloupe, au Canada. Mais rien pour entacher la qualité de l'ensemble, rien pour me faire détourner le regard de ses deux familles si distinctes et si proches en même temps, si touchantes et si révélatrices de nos travers. J'ai aimé voir les enfants grandir, voir les parents vieillir. C'était un rendez-vous annuel, ponctuel, trop court à mon goût, qui donnait envie de revenir. Il faut saluer le réalisme de Fais pas ci, fais pas ça, la psychologie fouillée des personnages, ainsi que ces élans de folie et d'émotion. Il faut saluer l'interprétation des acteurs : principaux comme secondaires ( j'émettrai une simple réserve sur le jeu de l'acteur qui campe Lucas Lepic adolescent, peut-être que cette impression est due au fait que le personnage est cette fois trop caricatural selon moi, sans nuance manifeste).
Fais pas ci, fais pas ça, est une série familiale qui ne m'a pas déçu, dont je n'ai jamais eu honte. Tout aurait pu s'arrêter après la première saison bancale, aux audiences décevantes. Cette seconde chance a sûrement offert à la série une humilité, une bienveillance, une dignité salutaires.
Adieu Médusor, adieu les robinets Binet, adieu Fabienne et son fameux A table légendaire, adieu Valérie et son langage fleuri. Adieu et merci tout simplement.
